Texte : Laurence Vely
Dans les pas de son grand frère l’Hôtel Amour dont la réputation n’est plus à faire, le Grand Hôtel Amour a ouvert ses portes fin novembre, rue de la Fidélité dans le 10e arrondissement. On vous dit pourquoi y aller.
Voir et être vu : 9/10
Le Grand Hôtel Amour, nouveau repère des branchés parisiens ? C’est probable, puisque la côte d’André Saraiva ne semble jamais s’éteindre. Après avoir lancé le Baron, le Paris-Paris, le restaurant La Fidélité, le graffeur et D.A. s’est de nouveau associé à ses comparses de l’Hôtel Amour, Emmanuel Delavenne (la Brasserie Victoria) et Thierry Costes dans ce nouveau projet. Et l’endroit a toutes les chances de devenir un nouveau lieu de rendez-vous pour les start-upers du 10e arrondissement, qui seront ravis de délaisser Nanashi et ses bentos le temps d’un business lunch. Comme un indice, le Fooding y a fêté le lancement de son guide 2016 fin novembre, et l’on pouvait y croiser aussi bien Maïwenn que Bérénice Bejo ou Mathieu Kassovitz. Le dossier de presse indique également qu’André pourrait bien « y séjourner lors de ses séjours à Paris ». Croiser André autour d’un plat de coquillettes au moules et cury, un rêve qui devient réalité ?
En prendre plein les yeux : 6,5/10
Accrochées au mur des chambres ou des couloirs, des œuvres de Keith Haring ou de Dash Snow, des photomontages érotiques de Man Ray, des clichés de Helmut Newton et de Guy Bourdin. Niveau déco, du mobilier des années 30 et 50 a été chiné pendant cinq ans aux Puces, comme des tabourets de Pierre Chareau, des livres rares et même un autographe d’André Breton. Les salles de bains, confortables mais pas luxueuses, sont ornées de carreaux de céramique venus d’Italie et d’azulejos peints à la main par la maître de maison. A son niveau, le Grand Hôtel Amour rejoint la cohorte de ces nouveaux hôtels qui embrassent l’art contemporain, dans la lignée de l’hôtel-musée The Thief à Oslo et dans le plus pur style des gens de bon goût qui savent que le luxe clinquant, c’est mal.
Seul bémol, les moquettes sexe de Pierre Frey dessinées par André ont un petit air de déjà-vu chez Castel, qu’il avait relooké en 2014. Les meilleures blagues sont quelquefois les plus courtes.
Loger ses proches : 7/10
Si les vôtres ne jurent que par l’hôtel Ibis de Bercy Village ou le Peninsula quand ils viennent à Paris, n’essayez pas de les détourner de leur voie. En revanche, orientez-les vers le Grand Hôtel Amour s’ils se plaignent des rapports qualité prix scandaleux des hôtels de la capitale ou envisagent un AirB’nB. A 135 euros la nuit premier prix en hors saison, l’hôtel concurrence ses concurrents premier et milieu de gamme, dans un décor bien plus agréable, et central. Même chose s’ils sont sensibles au less is more. Au Grand Hôtel Amour, les chambres (au nombre de 42) sont petites et ne disposent ni de placards pour accrocher vos vêtements, ni de télévision. Si l’essentiel est haut-de-gamme, il n’y a pas de place pour les à-côtés.
Faire l’amour : 6/10
Le fantasme de quitter son appartement, lieu de toutes les routines, pour une escapade à l’hôtel est assez répandu, encore faut-il ne pas se tromper de lieu. A ce titre, le Grand Hôtel Amour répond positivement à quelques critères essentiels tels qu’une literie et des matelas de palace, un sauna et un room service disponible jusqu’à tard dans la nuit. Le quartier regorge également de restaurants et de bars dans lesquels s’encanailler et rentrer grisés bras dessus-dessous. Et pour les plus pressés, l’hôtel permet même de réserver une chambre de 12H à 15H. Seuls ceux qui considèrent que regarder Ardisson bras dans les bras après le sexe fait partie des guilty pleasure de l’hôtellerie pourront déplorer l’absence de télévision. On imagine qu’ils ne seront pas trop nombreux.
Le Grand Hôtel Amour
18 rue de la fidélité
75010 Paris
www.hotelamourparis.fr