Texte : Sophie Rosemont
La femme Chanel peut tout se permettre, y compris s’effacer (pour de faux) derrière un vitrail 2.1, où les manipulations informatiques la transforme en madone des temps modernes. Même rendu méconnaissable, le tweed – ici peint – peut se revendiquer de son appartenance à Chanel, enseigne qui se l’est approprié plus que n’importe quelle autre maison de mode. Merci Gabrielle.
C’est elle qui disait que la mode devait descendre dans la rue. Karl Lagerfeld, son fidèle et immuable successeur, l’a prise au mot en organisant un défilé-manifestation au Grand Palais. Sur une immense avenue en guise de podium, les mannequins gambadaient à plusieurs, de l’étudiante exultée à la femme d’affaires pressée, de l’ingénue romantique à la séductrice vénéneuse, de la rebelle affirmée à la jeune fille sage. Et le tweed, lui, en voit de toutes les couleurs, de toutes les longueurs, se prête à tous les usages. Tout est possible chez Chanel, y compris tromper les apparences, se cacher derrière plusieurs identités. Y compris brouiller les pistes. Comme ici, où l’on pose avec une sensualité et une naïveté confondantes.
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