Après un silence de cinq ans – son dernier opus, The Age of Adz, date de 2010 – seulement entrecoupé par le recueil de chants de Noël Silver & Gold (2012), voici le disque-Messie : Carrie & Lowell. On peut le désigner – sans exagérer – comme l’un des albums de l’année.
Depuis son premier disque, A Sun Came, paru en 2000, et la création de son label Athmatic Kitty, le musicien américain n’a cessé d’explorer toutes les voies possibles et inimaginables de la pop music dans ses grandes largeurs – avec une prédilection évidente pour le folk. Né et élevé dans le Michigan, son rapport à la nature a toujours été une source d’inspiration, au même titre que la Bible, les contes et mythologies ancestraux et… sa famille. Dysfonctionnelle, comme tant d’autres.
Inspiré de l’histoire d’amour entre sa mère (Carrie), dépressive et souffrant de multiples addictions et son beau-père (Lowell), il signe un retour aux sources du folk, dénué de toute envolée lyrique et arrangement synthétique. À la fois pur et abrupt, Carrie & Lowell est beau à pleurer. À écouter précieusement, des années durant. Voire des siècles.
Un texte de Sophie Rosemont – Posté le 2 Avril 2015
Sufjan Stevens, Carrie & Lowell, Athmatic Kitty Records /Differ-Ant