Les Fashion Weeks de l’automne-hiver 2015-2016 viennent de se terminer. Petite saison ? Oui, serait-on tentés de répondre. Car les tendances se suivent, se ressemblent, et semblent parfois tourner en rond. Le folk seventies ? On l’aime passionnément mais on y presque habitués. La fourrure (synthétique ou non) fait partie du paysage. Le glitter tente à chaque fois une invasion dans notre quotidien. Le camel et le rose sont toujours attendus. Les piercings étranges, les franges et les colliers XXL, le tribal, les sourcils épais, le teint nature peinture, les manteaux doudous. Tout, dans le désordre, est désirable… sans pour autant nous surprendre. Le désir, parfois, a besoin d’être bousculé.
Sur ces défilés de l’automne-hiver 2015-2016, on a été épaté par le graphisme de Marni, la bourgeoisie d’Hermès, le conte de fées d’Elie Saab, l’easy preppy de Ralph Lauren, la rigueur fantasque de Bottega Veneta, les références de Marc Jacobs, le rock’n’roll de Saint Laurent, la bohème de Chloé, la sagesse de Victoria Beckham, l’enthousiasme de Burberry, l’exotisme contemporain d’Issey Miyake, la surenchère de Miu Miu, l’audace d’Iris Van Herpen, la féminité de Lanvin. Et puis il y a eu l’émotion, pure, de Dris Van Noten, et la beauté, éternelle et intemporelle, de Valentino.
Grâce à l’incursion de Ben Stiller et Owen Wilson, dans le cadre du tournage de Zoolander 2, ledit défilé aura réussi un exploit : transformer la Semaine de la mode parisienne en ce qu’elle devrait toujours être, une cour de récréation surexcitée. Ne soyons pas blasés, même si la mode se répète à l’envie. Et portons, comme si c’était la première fois, des jupes plissées, des cabans, du bordeaux, du gris et des pulls immenses dans lesquels on dissimule nos mauvais jours.
Un texte de Sophie Rosemont