Rares sont les boutiques qui réussissent à passer l’épreuve de l’exposition. En effet, il n’est guère évident, dans un espace dédié à la vente, de laisser de la place à des œuvres d’art et, surtout, leur permettre de s’exprimer. Pour cet événement consacré à la Petite Robe Noire, pièce culte du dressing féminin mais aussi nom d’un des plus célèbres parfums de Guerlain, la maison parisienne s’acquitte dignement de sa tâche de curatrice.
L’exposition est découpée en trois chapitres. En guise d’introduction, une œuvre de l’artiste chinois Liu Bolin, qui joue sur l’autofiction (il se met en scène) et la référence (aux roses du Bulgarie, grande actrice de la fragrance de Guerlain). Ensuite, on explore le thème sur une trame plus classique, voire nostalgique, avec des images légendaires d’Henri Cartier-Bresson, William Klein, Irving Penn ou Helmut Newton, le tout, sous la houlette de la Maison Européenne de la Photographie. Enfin, place aux jeunes talents avec les étudiants des Gobelins, qui ont imaginé le futur de la petite robe noire.
Aussi esthétique que technologique, elle s’impose, d’après les mots de Catherine Deneuve, comme « l’objet de tous nos désirs »…
Un texte de Sophie Rosemont.
Jusqu’au 15 avril La Petite Robe Noire, Variations autour d’un mythe à la Maison Guerlain,
68, avenue des Champs-Elysées.