En 2012, Here Comes The Bombs annonçait la couleur : malgré le split de l’éminent groupe anglais Supergrass, son leader Gaz Coombs poursuivait son chemin. La tête haute, le micro levé et le pop-rock vitaminé en bandoulière. Le public suivant avec enthousiasme, il aurait pu continuer ainsi. Mais non. À bientôt 39 ans, Coombes a voulu (osé, pourrait-on dire) se remettre en cause. Tel un matador… Tel est le nom donné à son second album solo. Le rock y est épuré, sophistiqué, nourri d’influences électro et gospels, complexe et irrémédiablement attirant. La réussite, l’échec, la mort, l’amour, les drogues, la solitude, la colère : toutes les épreuves par lesquelles est passé Coombes, par lesquelles nous passons tous, sont ici égrenées avec une franchise rare. Et, surtout, des mélodies à tomber. Un peu moins accessible que les compositions habituelles du songwriter, Matador est le héraut d’une pop britannique en belle forme. Bref, une réussite éclatante à admirer sur scène le 18 février à la Maroquinerie.
Un texte de Sophie Rosemont
Gaz Coombes, Matador, Caroline/Universal