Nous sommes en avril 2012. John Galliano est parti depuis quelques mois et le temps presse. La maison Dior doit vite agir pour trouver un nouveau directeur artistique digne de ce nom. Pour ce, elle fait appel au styliste belge Raf Simons. À son arrivée, il est déjà dans l’urgence : il ne dispose que de huit semaines pour créer sa première collection, de Haute Couture qui plus est ! Tcheng, lui, va tout filmer.
Ce défi est au centre de ce long-métrage passionnant, où l’on découvre tout ce qui fait l’âme de la maison de mode parisienne : les exigences artistiques et les contraintes commerciales, l’influence pérenne de Monsieur Christian Dior, la nécessité des deux chefs des ateliers, aussi bienveillantes qu’efficaces, ou de Pieter Mulier, l’assistant d’un Raf Simons qui n’a jamais paru aussi sympathique – sa froideur n’effaçant pas sa sensibilité et sa vision aiguisée de ce qu’est l’allure de la femme Dior. Ne lésinant pas sur le suspense, Frédéric Tcheng a eu accès à peu près partout et offre une véritable immersion dans le siège de l’avenue Montaigne.
Il suit au plus près l’angoisse, la hâte, les malentendus, les tensions, l’émotion et l’euphorie qui ont secoué la maison Dior durant ces palpitantes semaines. Voilà un film qui raconte la mode façon thriller, mais sans faux-semblants et sans arrondir (trop) les angles. Dior & Moi est à graver dans les annales cinématographiques liées à l’industrie de la mode, dont il livre quelques secrets… Et c’est appréciable !
Dior & Moi de Frédéric Tcheng, en salles le 8 juillet.
Un texte de Sophie Rosemont