Il est de plus en plus difficile, dans une période où tout marche en accéléré, où rien ne se grave sur le marbre et où l’on écrit de moins en moins sur papier, de définir une tendance sur des saisons de défilés. Concernant les Fashion Week pour la femme, des points d’ancrage se font remarquer. En revanche, l’homme rappelle son immense potentiel mode en se montrant de plus en plus insaisissable. On l’en aime sans doute d’autant plus.
D’abord, il impose son androgynie sans complexe, ici comme ailleurs. Dentelles chez Gucci et Burberry, fleuris chez Hermès et Valentino, jupe chez Givenchy et N°21, etc. Mais il n’a peur de rien : il porte du rose mais écoute du rock’n’roll et abuse des zips, même chez le parfait bourgeois de Dior Homme. Si Saint Laurent est la conclusion (sous influence californienne) idéale en la matière, faisant de nos hommes des rockeurs en puissance, même Lanvin, Louis Vuitton et Paul Smith flirtent avec les codes des guitares électriques.
L’homme est un citadin, certes, mais il voyage aussi, loin, très loin, s’inventant baroudeur façon Balmain, chez qui le sac à dos deviendrait presque un leitmotiv. On part loin chez Lemaire, Coach, Prada… Les imprimés sont d’inspiration asiatique à peu près partout (Vuitton, Dolce & Gabbana, Gucci, Saint Laurent, Dsquared, Valentino), les couleurs vives, les matières souples.
Quant à la it-pièce du printemps-été 2016… Tranchons dans le vif et choisissons le teddy, tellement irrésistible ! Chez Valentino, Dries van Noten, Versace, Louis Vuitton, Saint Laurent, etc. On ne sait plus trop à quel homme se vouer, mais une chose est sûre : il s’encanaille avec beaucoup de goût.
Vivement l’été prochain.
Un texte de Sophie Rosemon