Tendance royauté, crocs chez Christopher Kane et Faustine Steinmetz… Qu’a-t-on retenu de la fashion week de Londres printemps-été 2017 ? Résumé en 5 points marquants.
L’ATTENTE EST RÉVOLUE : BURBERRY
Burberry printemps-été 2017
Depuis que Christopher Bailey a annoncé en février la décision de Burberry d’adopter le nouveau système de consommation du luxe appelé « see now, buy now », le monde de la mode attendait avec impatience de voir comment l’audacieux créateur allait s’en sortir D’autres marques à l’instar de Tom Ford, Tommy Hilfiger et Ralph Lauren ont aussi sondé ce terrain pendant la semaine de la mode de New York, mais le défilé de Burberry s’est présenté tel le test décisif pour témoigner de la viabilité du dispositif.
Tout ce qui a défilé sur le catwalk – le prêt-à-porter féminin et masculin (désormais présentés ensemble deux fois par an), les accessoires et même le maquillage – était disponible dans les boutiques Burberry et en ligne immédiatement après la fin du show. Et cette immense initiative semble s’être déroulée sans le moindre accroc. Y compris en ce qui concerne les pas moins de 83 désirables silhouettes – inspirées du roman Orlando – richement imprimées, dotées de manches bouffantes à volants et infusées de tailoring militaire. Chacun des looks était prêt à s’élancer sur le catwalk et le long des rues pavées. Une nouvelle ère est finalement en marche pour l’industrie.
L’ÉLÉGANCE DU CONFORT : LES CROCS DE CHRISTOPHER KANE
Christopher Kane printemps-été 2017
Les Crocs pourront-elles un jour être cool ? C’est une question qui, jusqu’à la fashion week de Londres, avait sa réponse catégorique – absolument jamais ! C’était avant que Christopher Kane ne se penche sur le cas de ces sabots en caoutchouc. Réalisées à partir d’une résine imprimée marbre, il a décoré les sandales de pierres scintillantes et de cristaux façon diamants. De petits ornements accrochés tels des pins aux Crocs via le célèbre dessus perforé de la chaussure.
La réaction des rédacteurs fut mitigée. Mais en ligne, les absurdes Crocs ont bien retenu l’attention. La collaboration de Kane parviendra peut-être à redresser l’entreprise (Crocs a récemment fermé plusieurs boutiques). Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps que Raf Simons chez Christian Dior et Karl Lagerfeld ont décidé que les sneakers méritaient aussi leur version haute couture. Les Crocs seraient-elles les prochaines sur la liste ?
KATE MOSS : L’AGENCE
La femme britannique la plus célèbre du monde est la reine Elizabeth. Ou serait-ce Kate Moss ? Le supermodel absolu a désormais dépassé le statut d’icône pour s’imposer en tant que légende vivante. Le visage d’un millier de marques sera désormais également le cerveau derrière son agence de talents éponyme.
Selon Moss, elle s’apprête à révéler non pas seulement de jolis visages mais aussi des musiciens, comédiens et artistes qu’elle voit éclore comme de potentielles stars. Elle a également dévoilé au début de la semaine de la mode de Londres qu’elle prévoit de lancer, au cours des prochains mois, un certain nombre de collaborations avec d’autres marques et plusieurs produits à son nom sous licence.
Moss deviendra-t-elle une version moderne et hybride de Martha Stewart et Sue Mengers ? Si quelqu’un en est capable, c’est bien elle.
LE RÈGNE DE LA ROYAUTÉ : RETOUR VERS LE FUTUR DES CRÉATEURS
De gauche à droite : J.W. Anderson printemps-été 2017, Simone Rocha printemps-été 2017, Preen by Thornton & Bregazzi printemps-été 2017 et Burberry printemps-été 2017
La responsable est peut-être l’actrice Jenna Coleman. Elle incarne la reine Victoria dans un drame historique sous forme de mini-série consacrée à la jeunesse du monarque et diffusée à la télévision britannique sur la chaîne ITV. Ou serait-ce plutôt l’exposition « Fashioning A Reign: 90 Years Of Style From The Queen’s Wardrobe » actuellement visible à Buckingham Palace. Quoi que ce soit, de nombreux créateurs se sont intéressés aux royals et à leur noble style vestimentaire et l’inspiration s’en ressent dans leurs dernières propositions.
J.W. Anderson a certainement déchiré une page de l’histoire du style d’Henry VIII avec ses hauts à manches Tudor et ses blousons de chevalier capitonnés. Christopher Kane a cité le roman Orlando de Virginia Woolf, qui célèbre l’historique royal de l’Angleterre, en tant que point de départ de son show. Tandis que les collections de Simone Rocha et Preen by Thornton Bregazzi affichaient des proportions séculaires et majestueuses même si le résultat final de leurs deux collections s’avérait résolument moderne.
À SUIVRE : FAUSTINE STEINMETZ
Faustine Steinmetz printemps-été 2017
Londres est une ville bien connue pour engendrer certains des jeunes créateurs les plus dynamiques de la mode. Cette saison, c’était au tour de la parisienne Faustine Steinmetz de prendre place sous les feux de la rampe.
La critique de mode Suzy Menkes, connue pour son talent de dénicheuse de jeunes talents prometteurs, a posté deux photos du travail de Steinmetz sur son compte Instagram. En appelant ses créations « la merveille de #Londres ». Menkes s’est aussi émerveillée devant la façon novatrice qu’a eue la créatrice d’utiliser le denim en « l’illuminant grâce à l’impression digitale et au tissage Ikat ».
Steinmetz a débuté ses études à l’Atelier Chardon Savard de Paris puis a déménagé à Londres pour se former sous l’aile du célèbre professeur Louise Wilson dans le cadre des masters de la Central Saint Martins. Elle a lancé son label signature en 2013 et s’est rapidement fait remarquer grâce à ses créations artisanales. Son travail est distinctif, intrigant et n’a pas de pareil dans la mode. Affaire à suivre.