Entre doutes, indépendance et chaos créatif, la chanteuse sud-coréenne Somi nous raconte comment son nouveau projet « Chaotic and Confuses » marque une nouvelle ère dans sa vie.
Antidote : Ce nouvel EP Chaotic & Confused montre une facette plus mature et expérimentale de toi. Avec des chansons comme « Closer » ou « Extra », quels nouveaux sons ou quelles nouvelles émotions voulais-tu explorer ?
Somi : Totalement. Je traverse une période très chaotique de ma vie – tout est un peu sens dessus dessous. Rien n’est vraiment clair ou organisé. Je voulais que cet album reflète ce chaos. Il est désordonné, brut, presque sale par moments – vraiment messy. Je me sens parfois « too much », parfois un peu mise à l’écart… mais en même temps fabuleuse. Chaque jour est différent, et j’avais besoin que ma musique reflète cette réalité. Cet album, c’est vraiment moi aujourd’hui. Je n’en suis pas sortie, parce que j’y suis encore. Tout est encore compliqué, mais j’en suis très fière.
Antidote : Après plus de dix ans de carrière dans l’industrie, comment gardes-tu le plaisir de créer ?
Somi : Avant, je voulais tout contrôler, être parfaite en toutes circonstances. Aujourd’hui, j’accepte mes imperfections. Si elles apparaissent, tant mieux ! Je respire enfin et je suis pleinement moi-même, sans filtre. C’est comme le maquillage : tu peux avoir du fond de teint, mais la peau reste la peau. Accepter mes défauts rend tout beaucoup plus authentique
et vrai.
Antidote : Quelle a été la première chose que tu as faite en arrivant à Paris ?
Somi : J’ai pris un Espresso Martini… puis un Spritz. Le combo parfait !
Somi : « Tout est chaotique, désordonné… mais j’en suis fière »
Antidote : Quelle est la plus grande leçon que tu aie apprise sur toi même au cours de ces dix dernières années ?
Somi: Que les gens te remarquent pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Parfois je peux être très dure avec moi-même… mais en fait, ce sont les autres qui le constatent. C’est une belle leçon sur la perception et l’acceptation de soi.
Antidote : Tu as indiqué que l’écriture des paroles pour ce projet t’avait semblée particulièrement facile. Penses-tu que c’est parce que c’est le projet le plus personnel que tu aies réalisé jusqu’à présent ?
Somi : Oui, sans doute. C’est probablement l’album le plus personnel que j’aie jamais créé. Et comme je traverse une période aussi chaotique, je ne me préoccupe plus du tout de ce que les gens vont penser. Je n’ai pas peur du résultat. Cette liberté m’a rendue confiante et a fait que l’écriture a été fluide, naturelle et presque instinctive.
Antidote : En tant qu’artiste solo avec une identité aussi forte, est-ce parfois difficile de continuer à se réinventer et à surprendre son public ?
Somi : Bien sûr, il n’y a qu’une seule Somi dans le monde. Mais je dois continuer à évoluer pour le prochain album et montrer de nouvelles facettes de moi. Oui, il y a des défis, mais cette période de ma vie m’a beaucoup aidée. Je n’ai plus aucun filtre : je brise les codes, peu importe. Sur scène, je suis moi-même… même en pyjama si je veux !
Somi : « Sur scène, je suis moi-même en pyjama si je veux »
Antidote : On est en pleine Fashion Week… La mode questionne aussi la notion d’identité et de transformation. Penses-tu que ton style a évolué avec ta musique ? Si oui, comment ?
Somi : Oui, totalement. Ce chaos et cette confusion font partie d’une étape importante de ma vie. Aujourd’hui, je n’ai plus peur de rien. Avant, j’étais terrorisée par le regard des autres. Maintenant, je me sens libre, je n’ai plus à plaire à qui que ce soit. Pendant cette Fashion Week, je m’amuse à mélanger les styles, à brouiller les codes. Je ne me limite pas à une seule esthétique. Hier encore, j’assistais à un défilé complètement différent… et j’adore ça : ne plus être définie par une seule identité.
Antidote : Si tu pouvais retourner dans le temps et donner un conseil à la Somi de l’époque « Dumb Dumb »,que lui dirais-tu ?
Somi : Tu viens juste de commencer ton voyage. Continue d’avancer, garde la foi en toi et n’écoute jamais les limites des autres.