HAUS Marghera : à Venise, Golden Goose inaugure en grande pompe un lieu unique, mêlant art, mode et héritage.
Cette semaine, Antidote était à Venise pour l’inauguration de la HAUS Marghera de Golden Goose. Un lieu unique et hybride, à la croisée de l’art, de la mode et de la mémoire, faisant tout à la fois office de centre culturel, de bibliothèque regroupant les archives du label et de fabrique artistique. En parallèle de son exposition d’œuvres numériques de Marco Brambilla, le lieu accueille dès ce week-end une série de workshops donnant l’opportunité d’exprimer sa créativité. L’hospitalité à l’italienne en somme !
Pour l’inauguration de ce lieu multifacette, en marge de l’ouverture de la Biennale d’Architecture, le label vénitien fondé en 2000 et connu pour ses sneakers à l’effet usé made in Italy a vu les choses en grand. Réuni·e·s au sein des différents espaces du lieu minimaliste et brutaliste, les membres de la famiglia Golden Goose ont pu découvrir « Altered States », une exposition immersive présentant des œuvres de Marco Brambilla, artiste pionnier de l’art numérique.
Curatée par Jerôme Sans, cette première grande exposition de l’artiste en Italie explore le cinéma comme un état de rêve. Dans un enchaînement d’installations visuelles et sonores hypnotiques faisant appel à nos souvenirs et exhumant des bribes de notre culture visuelle commune, Marco Brambilla fait voyager le·la visiteur·se dans un monde où les frontières entre réel et virtuel se brouillent, entre mémoire, fantasme et illusion.
Ici, chaque œuvre est un vortex, à l’instar de « Heaven’s Gate », qui offre une vision pop-apocalyptique de notre société saturée d’images, de « Desire », un tunnel immersif de sphères 360° inspiré d’Hitchcock, ou encore d’« Anthology », une fresque murale qui recompose notre mémoire cinématographique. Réalisateur du film de science-fiction « Demolition Man » (1993) porté par Sylvester Stallone et Sandra Bullock, l’artiste, qui a d’abord été cinéaste à Hollywood déconstruit la culture pop pour en révéler les couches inconscientes et collectives.
De quoi résonner avec la vision de Silvio Campara, PDG de Golden Goose, pour qui « le point crucial d’un produit, c’est le souvenir qu’il laisse. » Ainsi, avec son offre de personnalisation, son accent mis sur la durabilité, le savoir-faire et la qualité du travail d’une main qualifiée, le label entend remettre l’artisanat et la culture au centre. Et sa nouvelle HAUS promet d’en être l’un des théâtres. Le commun des mortels peut y venir pour des workshops, apprendre à coudre, sérigraphier, customiser, ou même réparer ses sneakers.
La HAUS Marghera s’impose comme un lieu multiple, dédié à la vision humaine et émotionnelle du luxe portée par Golden Goose, valorisant le geste, la trace, le vécu. Installée là où les designers Francesca Rinaldo et Alessandro Gallo ont fondé le label, elle se niche dans une ancienne usine de ce port industriel près de Venise et se veut être un lieu vivant, organisé autour de différents espaces à l’instar de ceux qui animent une ville : la Piazza, cœur du lieu et espace de rencontre, la Manovia, dédiée à la réparation et à l’innovation, l’Academy, une école d’artisanat pour transmettre les savoir-faire, le Playground, une salle de talks et de performances, ou encore le Hangar, espace d’exposition où se déploie « Altered States ».
La HAUS Marghera de Golden Goose ouvrira ses portes au public les 10 et 11 mai, avec un programme de performances, d’ateliers et de talks autour de l’art, de la culture et des sneakers.