Photographe : Thomas Lagrange – Mannequin : Jamilla Hoogenboom – Stylisme : Yann Weber – The Celebration Issue FW 2015 – Texte : Sophie Rosemont
« C’est essentiel de ne pas avoir de personnalité du tout. Je ne veux pas dire que ça m’embêterait d’être riche et célèbre. C’est même inscrit dans mon programme et un de ces jours, j’essaierai d’y arriver. Mais si j’y arrive c’est à condition que ma personnalité me suive. Je veux encore être moi-même quand je m’éveillerai un beau matin pour prendre mon petit-déjeuner chez Tiffany. »
C’est à dire au coin de la 5e Avenue et de la 57e Rue, à New York. Une adresse légendaire, où l’on (s’)offre des bagues, colliers ou boucles d’oreilles – par amour, amitié, affection, ou, tout simplement, par plaisir. Voilà ce qui inspire les tirades de l’insaisissable Holly Golightly dans Petit Déjeuner chez Tiffany, de Truman Capote… On peut remonter encore plus loin, en 1837, lorsque Charles Lewis Tiffany arrive à New York des étoiles plein les yeux (qu’on retrouvera plus tard dans les bijoux de sa maison) et des ambitions démesurées. Avec son associé John Young et 1000 dollars en poche, ils ouvrent une boutique de papeterie de luxe sur Broadway. Grâce à leur goût très sûr, le succès ne tarde pas. Après s’être spécialisé dans le bijou, Tiffany est la première maison américaine à faire de l’argent au 925 millième avant d’instaurer un diamant jaune fancy d’un poids de 287 carats, taillé à 128.54 carats. Bling, mais racé. À la fin du 19e siècle, Charles Tiffany lance la bague de fiançailles idéale, encore d’actualité aujourd’hui. Depuis, ceux qui ont travaillé sur les bijoux de la maison rivalisent d’inventivité, de Louis Comfort Tiffany, fils de Charles, à Paloma Picasso en passant par Jean Schlumberger ou Elsa Peretti. Grâce à Tiffany la femme a appris à se couvrir de bijoux – avec subtilité. Clés, Charms, Atlas, Square… autant de modèles qui dilatent les pupilles. Elizabeth Taylor, Natalie Portman ou Audrey Hepburn n’ont pas su y résister. Aujourd’hui, Tiffany & Co
connaît un nouveau tournant dans son existence : l’arrivée de Francesca Amfitheatrof en tant que directrice du design de la maison en 2014. Dès son arrivée, elle surprend et séduit avec la collection « T », qui travaille la lettre initiale de Tiffany à même la matière. Grande intellectuelle (elle est curatrice du musée Gucci de Florence), Francesca Amfitheatrof s’est déjà illustrée chez Chanel ou Alessi et maîtrise à la perfection le pouvoir du bijou… Cette année, elle a dirigé la réédition des collections « Victoria », « Bow » et « Infinity », disponibles à partir du mois de septembre 2015 – en même temps que la nouvelle collection de haute-joaillerie « Masterpieces ». Tiffany for ever…