MIGUEL REVERIEGO

Article publié le 9 septembre 2014

Miguel Vs La Nuit… le duo était d’évidence, la relation forcément fatale entre le photographe espagnol et ce moment des plus photogéniques.

La nuit… d’abord parce que c’est là que tout s’accélère, à l’image du parcours d’un surdoué qui en moins de 10 ans réussit à imposer sa signature dans Acne Paper, Numero, Harpers Bazaar US, Vogue Homme Japan, Vanity Fair US… shoote le luxe made in Prada, Pollini, Vivienne Westwood, sans compter ses portraits de stars de Julianne Moore à Jennifer Jason Leigh en passant par Maggie Gyllenhaal. Oui, Miguel Reveriego est un «  homme de la nuit » comme il se définit lui-même, un photographe exalté qui vit aujourd’hui dans « la ville qui ne dort jamais » : « La nuit me fait immédiatement penser à New York. C’est pourquoi j’ai choisi de réaliser une grande partie des images de ce numéro dans cette ambiance qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. »

La nuit… ensuite parce qu’elle véhicule une collection d’images, à l’instar de ce photographe encyclopédique qui immédiatement cite tout aussi bien les clichés iconiques et sexuels d’Helmut Newton que la lumière équivoque du Portier de nuit de Liliana Cavani, avec Charlotte Rampling martyrisée/glorifiée. Mais au-delà des références, c’est l’histoire familiale qui revient avec son cortège de souvenirs d’enfance : « Les nuits des fêtes de la Saint-Jean en Espagne, que je passais à faire des feux sur la plage avec mes amis ; on se racontait de vieilles histoires jusqu’au lever du soleil. Et puis surtout, ma mère que je revois entrer dans ma chambre avec une tasse de chocolat chaud à la main. »

Dans l’histoire de Miguel Reveriego, la famille est à l’origine de la photographie. Ce sont ses parents qui lui achètent son premier appareil. Il a huit ans, c’est sa communion, et c’est le cadeau qu’il a demandé : « un appareil photo avec lequel je prenais tous les membres de la famille – ce sont d’ailleurs des images qui, aujourd’hui encore, m’enchantent. Il y en a une surtout que je chéris particulièrement, le portrait de ma mère, ravissante, que j’ai réalisé à Los Genoveses, une plage située dans un parc naturel à Almeria dans le sud de l’Espagne, où j’ai grandi. Ma mère était ma muse ; un rôle avec lequel elle n’était pas toujours très à l’aise mais qu’elle endossait parce qu’elle savait que cela me rendait heureux. »
Mais la famille ne suffit pas, l’Espagne non plus ne suffit pas ; le photographe voit plus loin, il est en terminale, direction les États-Unis, New York, formation accélérée : « The Young the Snapshot », un cours qui va tout déterminer : « C’est là que j’ai appris que la photographie était quelque chose de profond et donc d’extraordinairement spécial. Je n’avais que 17 ans, mais je savais que c’était mon premier contact « sérieux » avec l’image. » Ensuite, tout s’enchaîne : 2003, Londres avec un premier travail d’assistant ; 2005, les premières photos en son nom.

Moins de 10 ans plus tard Miguel Reveriego signe seul La Nuit d’Antidote : « Une réelle aventure créative et émotionnelle où chaque photo représente une partie importante de moi-même. J’avais beau planifier chaque session de shoot avec Yann (le directeur de création) longtemps à l’avance, de nouvelles idées jaillissaient sans cesse et on se retrouvait à devoir les réorganiser encore et encore. » Quand on lui demande d’expliciter cette obsession, c’est toujours ce « contact sérieux avec l’image » qui revient : « Il faut bien plus qu’un beau visage ou un beau corps pour inspirer un photographe. Pour que la photographie soit iconique et intemporelle, le mannequin doit être en mesure de se mettre réellement dans la peau d’un personnage et de transmettre une émotion. C’est à cette seule condition que ma photographie existe. »

On a voulu savoir qu’elle avait été la première image de sa Nuit d’Antidote ? « Curieusement, il ne s’agit pas d’une image de fille en robe du soir mais le portrait de Julia Frauche (p.148) que j’ai réalisé alors qu’elle entrait à peine sur le plateau, ni coiffée ni maquillée et ravissante au naturel. »
On se souvient alors que c’est en ces termes qu’il se souvenait tout à l’heure de sa mère.

Un texte de Laurent Goumarre.

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