Les parents de la jeune Clara organisent un dîner mondain. Les enfants chahutent, les adultes discutent de choses importantes. Jusqu’à l’arrivée du parrain de Clara, Dusselmeyer, qui a, entre ses mains, un petit hussard de bois qu’il offre à sa filleule. Un grand frère jaloux le casse à moitié mais qu’importe, elle s’endort avec, en pleine fête, et se laisser bercer par ses rêves tumultueux… Voici l’histoire, à la fois charmeuse et inquiétante, du Casse-Noisette écrit par Hoffman, paru en 1816 en langue germanique. Depuis, il a connu des adaptations aussi bien littéraires (Alexandre Dumas) que chorégraphiques (Marius Petipa), bientôt couronnées par la musique de Tchaïkovski. Et c’est grâce au Ballet de l’Opéra National de Paris qu’il prend toute son ampleur. Datant de 1985, la version de Rudolf Noureev anime somptueusement cette histoire féérique. Outre son aspect onirique, Casse-Noisette est un conte de Noël : le sapin illumine le fond de la scène, les tenues sont précieuses, les coiffures travaillées, l’humeur est à la fête… Les tableaux se succèdent, tantôt dans une maison envahie par les seuls cauchemars, tandis dans une forêt où tombe la neige (scène sublime), tandis dans une salle de bal illuminée. En deux actes, on est transporté ailleurs, dans les rêveries tourmentées de cette enfant proche de l’adolescence, d’une époque lointaine et d’influences exotiques transposées sous la neige des pays européens. Un chef d’œuvre !
Casse-Noisette, jusqu’au 31 décembre à l’Opéra Bastille de Paris www.operadeparis.fr
Un texte de Sophie Rosemont.