Qui est Her, le plus américain des groupes français ?

Article publié le 29 juin 2018

Photo : Victor Solf, chanteur de Her.
Texte : Edouard Risselet.

Après s’être fait un nom auprès du grand public avec son tube « Five Minutes », Her a dévoilé cette année un premier album éponyme, marqué par une quête de liberté, l’influence du hip-hop américain, et la disparition en août de la moitié du duo.

D’abord copains de lycée puis membres de The Popopopops, un groupe de pop rock inspiré des chefs de file du début des années 2000, les Bretons Victor et Simon se retrouvent finalement face à face et fondent ensemble Her en 2015. Le succès arrive l’année suivante avec la sortie d’une première mixtape et la sélection par Apple du titre « Five Minutes » pour incarner son nouveau spot publicitaire. Le duo enchaîne les festivals et planche sur la composition d’un premier album, mélange de soul, pop et R’n’B inspiré par leurs idoles américaines que sont Kanye West, Kendrick Lamar ou Frank Ocean. En août 2017, le groupe annonce sur sa page Facebook la disparition d’une moitié de Her, Simon Carpentier, décédé d’un cancer contre lequel il se battait depuis plusieurs années. Ils l’avaient envisagé ensemble depuis la naissance du groupe et s’étaient refusés à mettre fin à l’aventure, pour leur amour de la musique et l’accomplissement de ce projet commun. Promesse tenue. Le 30 mars 2018, sortait Her, un premier opus éponyme, solaire et vibrant, celui d’un duo fusionnel et complémentaire.

ANTIDOTE. Depuis la révélation du premier EP, il y a deux ans, vous utilisez toujours un même visuel. Pourquoi avoir choisi de continuer avec cette image de corps en la déclinant dans différents coloris ?
Victor Solf. Ce qu’on a vraiment cherché, c’était d’avoir un élément visuel très fort qui puisse se retenir, qui puisse se voir de loin. L’idée, c’était d’avoir un projet concept, avec le nom du groupe qui résonne avec la première chanson qu’on a sorti, « Quite like », qui décrit les formes d’une femme et du visuel. Il nous a fallu beaucoup de temps pour trouver le bon axe, on a commencé le propos autour de la femme et de la sensualité, et c’est notre graphiste Raphaël qui nous a finalement proposé cette photo d’une sculpture d’il y a plusieurs siècles. L’image était libre de droits, on l’a ensuite retravaillée et encadrée.

On pense presque immédiatement à la cover de My Beautiful Dark Twisted Fantasy
C’était un petit clin d’œil à Kanye West, on est des gros fans. L’idée, c’était d’arriver avec un élément visuel coup de poing. Ça a vraiment marqué l’esthétique de Her, on s’est dit que ce serait bien de l’utiliser, de le décliner et de l’affirmer encore plus. On l’a utilisé une dernière fois pour l’album en blanc très pur, après je voudrais changer. Je l’envisage vraiment comme un logo, comme une marque. Je crois vraiment qu’il peut avoir cet effet, il se retient vraiment bien.

N’utilisez-vous pas de photos de vous de façon délibérée ?
Pendant longtemps, il n’y avait aucune photo de nous sur Internet. C’est très important pour nous que ce soit la musique qui s’exprime et pas nos individualités. On ne veut pas devenir un groupe télé-réalité, c’est la musique qui doit vivre. C’est bien de pouvoir laisser libre cours à l’imagination des gens. S’ils n’ont pas de visages, s’ils ne peuvent pas poser d’esthétique, et qu’il y a juste une pochette aux airs de logo. Je trouve ça bien de cultiver le mystère. Dans une société où l’on tend à tout montrer tout le temps, ça attire les gens de vouloir savoir ce qu’il y a derrière.

Penses-tu que ne pas mettre en avant ton image puisse être un frein au développement de Her ?
Si je me mettais à énormément communiquer sur moi, sur les réseaux, sur ma vie personnelle, peut être que ça marcherait plus mais la vraie question c’est : « Est-ce que je le vivrais bien ? ». C’est quelque chose qui a toujours été fondamental pour Simon et moi, que ce projet là puisse respecter nos valeurs, et qu’il puisse vraiment nous rendre heureux. Même si Five Minutes a pris avec la pub Apple – et maintenant Saint Laurent – je le vis bien parce qu’à la base, c’est la musique qui parle. Je suis très ému et tellement fier qu’on ait réussi à faire parler de nous uniquement avec la musique.

« Au tout début de Her, il y a des gens qui pensaient vraiment qu’il y avait une femme. Était-ce celle qui posait sur le visuel ? Était-ce la chanteuse ? »

Comment vous êtes-vous retrouvés à faire de la musique ensemble ?
On s’est rencontrés au lycée, on se connaît vraiment depuis toujours. On a eu un autre groupe après, on a fait un album, des EPs. On a appris à être producteurs, à faire la musique nous-mêmes, à nous connaître l’un et l’autre parfaitement. Il y a vraiment une relation assez exclusive, intense et intime.

Vous avez appris la musique ?
On avait tous déjà fait de la musique avant en conservatoire. Moi je faisais du piano et Simon du saxophone. Ce qui est assez drôle c’est que sans se connaître, les moments où on a commencé à se projeter en tant que musiciens c’était quand on a pu, à peu près au même âge, faire du blues et du jazz, apprendre à improviser, à aimer faire de la musique et pas simplement lire des partitions. Dans la plupart des écoles de classique, il n’est question que de rigueur. C’est bien, mais on en avait marre, quand tu es adolescent et que tu es en 4ème, tu as envie de faire autre chose. On a pu continuer dans les formations de blues et de jazz, c’était incroyable. On s’est rencontrés deux ans après.

Avec votre premier groupe, vous étiez plus orientés pop rock, et là il y a un virage un peu plus soul. Comment tu l’expliques ?
Je pense qu’il y avait une envie avec Her de revenir à la source. Et quand tu parles de blues et de jazz, selon moi, la soul rentre très vite aussi dedans, avec le hip-hop. Ça fait partie d’un tout. C’est le plaisir de l’improvisation, de mélanger les genres. Il y a un fil rouge. On s’est rendus compte qu’on a toujours adoré la façon de chanter soul et l’esprit hip-hop, et on voulait mettre ça en avant. Il y avait une forme de maturité, c’était beaucoup plus réfléchi.

Y avait-il une certaine peur de se confronter aux idoles qui ont inspiré le projet ?
Ça demande une certaine maturité de vraiment apprécier ces musiques quand tu es plus jeune. On écoutait les Strokes, on écoutait les Libertines, les Killers, toute cette vague rock. On ne se posait pas de questions, on était tous au lycée, on se disait « on répète demain » et on ramenait des bières. Avec Her, c’était complètement différent. On s’est posés. On a vraiment intellectualisé le truc, on a beaucoup essayé de progresser dans le texte et dans nos voix pour vraiment être crédibles aux yeux des Américains et des Anglais, au point de ne pas savoir si l’on était Français ou pas. C’est ce qui a mis le plus de temps. On a suivi beaucoup de formations en chant, on a fait beaucoup de reprises.

Her, c’est qui ?
Her, c’est cette idée de se dire que la femme n’existe pas. On ne peut pas définir la femme en n’en choisissant qu’une. Il y a toujours des femmes. C’est à la fois personne et toutes les femmes. C’est à la fois nous-même, c’est à la fois les femmes qui m’ont vu grandir – j’ai été élevé par ma mère, ma grand-mère et ma tante -, et c’est aussi ma femme. C’est quelque chose dont nous sommes très fiers. Quand je dis « nous-mêmes », je fais allusion à la part de féminité en chacun d’entre nous. On avait une envie de surprendre, de jouer avec les codes. Au tout début de Her, il y a des gens qui pensaient vraiment qu’il y avait une femme. Était-ce celle qui posait sur le visuel ? Était-ce la chanteuse ?

Pourquoi avez-vous choisi de faire de votre premier album un opus éponyme ?
On fait une musique qui reste hyper minimaliste, hyper épurée. Il y cette idée de toujours privilégier la qualité à la quantité. On ne fera jamais quelque chose de très orchestré, même pas du tout. L’idée était de revenir à la source de la chanson. C’était aussi une interdiction de mettre quoi que ce soit sur la pochette. Pareil pour l’album. C’est notre premier album, c’est Her.

Te souviens-tu du texto qui t’a fait le plus plaisir le jour de la sortie de l’album ?
Un message de ma mère. Elle m’a écrit à 9h du matin pour me dire qu’elle était allée au Leclerc de Cleunay – un mini-bled à côté de Rennes – pour acheter un CD quand le vendeur était encore en train de mettre les disques dans les rayons. Et puis elle a harcelé le vendeur pour lui dire à quel point ce projet était super. Ma mère, c’est la meilleure. C’est quelqu’un qui a toujours été très critique par rapport à mon travail. C’était très touchant.

Qui est ton meilleur soutien aujourd’hui ?
Mon meilleur soutien c’est ma femme. Encore une femme, c’est toute ma vie.

« Pour un artiste, être libre, c’est ce qu’il y a de plus important, ce qu’il y a de plus précieux. »

Quand avez-vous démarré la réalisation de cet album ?
Je dirais tout de suite. Dès qu’on a commencé à composer. L’idée qu’on avait en tête avec Simon c’était que ce soit l’aboutissement de toutes les tapes qu’on avait sorties. Et après la Tape #2, on s’est dit qu’il était temps de faire un album.

Au moment où tout le monde se remet à chanter en français, pourquoi avez-vous préféré l’anglais ?
C’est vraiment cette idée d’aventure et la volonté de voyager. Je suis né en Allemagne, j’ai toujours grandi avec deux langues. Simon, dès la 3ème, est parti aux USA pour s’acheter une guitare ; il y est resté un an et demi. Nos parents respectifs écoutaient beaucoup de musique, que ce soit Pink Floyd ou encore Frank Zappa. On a grandi avec ça. Et puis aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de groupes français chantant en français qui nous parlent. Ce qui me parle c’est Kanye West, c’est Kendrick Lamar que je suis allé voir à Bercy, c’est Frank Ocean avec qui on a joué en Suède. Quand je parlais de fil rouge entre le blues, le jazz, la soul et le hip-hop. Maintenant avec ce qui se fait, il y a une continuité, quelque chose d’évident. Quand j’avais 12 ans, je faisais du Rachmaninoff, je m’ennuyais. Puis j’ai changé de prof de piano et c’était la folie : B.B King, Memphis Slim… C’était incroyable. Il y a une sorte d’évidence aujourd’hui à ce qu’on continue là-dedans, en anglais du coup, parce que les patrons, c’est eux.

Est-ce que tu penses que Kendrick Lamar, Frank Ocean, et Kanye West influencent quelque part votre musique ?
Surtout Kanye West. J’adore comparer The Life of Pablo avec le dernier Radiohead. Parce que c’est dans l’état d’esprit, dans l’audace et dans la prise de risques. Ce sont des albums qui me font tellement de bien, que j’aime écouter pour me stimuler. Pour me dire que la seule limite devant moi, c’est mon manque d’imagination.

Photo : Victor Solf et Simon Carpentier.

Est-ce que le duo que tu fais dans l’album avec Roméo Elvis vient de la volonté d’infuser un peu de rap ?
Complètement. Et c’est pour montrer que l’état d’esprit du hip-hop, c’est aussi le nôtre. L’idée de collaborer avec d’autres gens, de se laisser aller, de surprendre. Beaucoup de mes fans ne s’attendaient pas à ce que l’on fasse quelque chose en français avec un rappeur. C’est ça qui me plaît, c’est de taper là où on ne nous attend pas. Mais pas de rester dans mes acquis, dans ma zone de confiance. Notre ancien groupe avait un nom qui rendait hommage à NTM, il y a toujours eu un truc dans le rap français qui nous influençait. Avec Simon, on s’est toujours dit que ce serait cool de casser les familles musicales. Les groupes de pop sont toujours entre eux mais en hip-hop ils sortent des collaborations que tu n’aurais jamais imaginées.

Un peu comme Christine and the Queens et Booba ?
Je pense que c’est vraiment ce qu’elle a cherché à faire passer comme message. On a essayé d’avoir le même. On va prendre un risque, on va se mettre en danger.

Quelle serait ton featuring de rêve ?
Si tu travailles avec quelqu’un de trop gros que tu admires trop, je ne suis pas sûr que ça fonctionne. Ce que j’ai appris avec Simon, c’est que c’est dans la confrontation que tu te stimules vraiment. Si je me retrouve nez à nez avec Frank Ocean, je ne suis pas sûr qu’il y ait une confrontation…. Si je devais choisir, ce serait quand même Frank Ocean, Thom Yorke, Solange, j’adore aussi le mec de Dirty Projectors.

Il y a cette fille qui a explosé un peu en même temps que vous, qui s’appelle H.E.R.
Elle est arrivée après nous, la pub Apple était sortie et elle a débarqué. Je lui ai écrit : « Il y a une pub Apple, avec un titre à 2 millions de vues sur Youtube, what the fuck ? » Elle n’a pas répondu. Comme me disait un ami dans le juridique, les histoires de noms, ce n’est pas très important, ce qui compte ce n’est pas qui a commencé la course en premier mais qui va finir la course en premier. Ce ne sera pas la première fois dans l’histoire de la musique qu’il y a deux groupes avec le même nom. Si elle lit l’interview, je l’embrasse !

L’album comporte le tube de « Five Minutes » qui a en effet été propulsé par la pub Apple, comment est-ce que tu mesures l’influence du spot sur votre carrière aujourd’hui ?
Ça a vraiment changé complètement la donne. C’était comme un alignement d’étoiles. On avait gagné le prix Deezer Adami, c’est un succès d’estime et tu as aussi un peu d’argent. Sur un coup de tête, on s’est dit qu’on allait utiliser tout l’argent pour partir aux États-Unis. Aller à New-York et organiser un showcase. On avait calé le voyage un mois après, et dans la foulée, la pub Apple a été validée et elle est sortie. On est arrivés à NYC, on a joué au Standard Hotel et c’était magnifique. Par la suite, on a aussi eu plein de rendez-vous labels. On s’est rendus compte assez vite que grâce à cette pub, on pouvait monter notre propre structure. Et c’est ce qu’on a fait. Aujourd’hui on a notre label qui s’appelle Femme Records, en distribution et en promo chez Universal. C’est notre label. L’album, on l’a fait exactement comme on voulait. C’est beaucoup de travail en plus mais ça nous donne une liberté. Pour un artiste, être libre, c’est ce qu’il y a de plus important, ce qu’il y a de plus précieux.

Est-ce que ça vous a ouvert des portes d’être allés aux États-Unis ?
On y va deux fois par an pour des tournées. On repart en mai, à NYC, à Los Angeles, au Canada, à San Francisco… Pour un groupe français, c’est assez rare. Mais pour breaker là-bas, il faut y vivre.

Tu voudrais y déménager?
Peut-être.

Quelles seront d’après toi les prochains tubes de cet album ?
Je dirais que c’est « Wanna Be You », c’est un titre qu’on a écrit en étant complètement décomplexés avec Simon. On venait de finir de travailler avec d’autres artistes, il y avait un track qu’on avait fait avec Yuksek qui était sorti, et on l’a vraiment fait en deux heures. Il faisait hyper beau. On ne cherchait pas à être complètement perfectionnistes, on voulait juste transmettre un message positif aux gens. Ça évoque la dualité, et la recherche d’identité dans un couple, donc c’est un thème universel. Quand est-ce que je me construis seul ? Et quand est-ce que je me construis à travers l’autre ? Il y a quelque chose de très dangereux, même dans les relations amicales. Il faut pouvoir être bien tout seul pour pouvoir être bien avec les autres. « Wanna Be You » traite de ça, et je pense que ça va parler aux gens. Et il y a toujours un écho avec les réseaux sociaux. Quand on est sur Instagram, on passe toujours un certain temps à admirer les autres, ou à les critiquer.

« Avec Simon, on a toujours mis la musique sur un piédestal en se disant qu’elle allait guider nos décisions. »

Simon est décédé en août, de quoi es tu le plus fier depuis la sortie album, premier accomplissement de ce projet commun ?
C’est de pouvoir me dire ça. J’ai dû finir l’album jusqu’en novembre malgré son décès et j’ai réussi à ce que cet album soit l’album d’un duo. Avec nos deux voix, avec une philosophie commune. Il a été malade depuis le tout début de Her, et ça nous a vraiment influencé positivement. C’est un album qui est porté vers la vie et vers l’espoir, vers l’amour. Ce sont des sentiments qui sont hyper positifs parce qu’en réalité quand tu es si proche de la mort, c’est ça que tu vis. C’est ça que tu veux crier. Je suis hyper fier de me dire que j’aurais réussi, même si il y a eu beaucoup de difficultés car c’était dur de le perdre comme ça. Je n’avais jamais bossé avec quelqu’un d’autre, c’était toute ma vie, mon témoin de mariage. Pour autant, on ne ressent rien de posthume d’après moi. Il fallait plutôt rendre hommage à la vie, à notre vie.

Tu lui dédies le dernier morceau de l’album qui est « For Him », est-ce que l’océan dont tu parles est une métaphore de la musique ?
C’est plus large que ça. C’est plutôt en référence à la grande aventure qu’est la vie. C’est vrai qu’on est très influencés par l’eau, sûrement parce qu’on est Bretons. L’eau a une grande importance pour nous. C’est drôle car hier, j’ai encore écrit sur ça.

Tu prépares déjà de prochains morceaux ?
C’est vraiment thérapeutique pour moi la musique. Vivre mon deuil, traverser ce deuil et me reconstruire. C’est vraiment libératoire pour moi de créer et de composer.

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La notion de liberté est omniprésente aussi. Pour toi, c’est quoi la liberté ?
Pour moi, c’est très lié à la quête d’identité. Et donc la quête d’identité est très liée au libre arbitre. Qu’est ce qui t’appartient ? Qu’est ce qui t’a été inculqué par tes parents ou ton pays ? Qu’est ce que tu as envie de choisir là-dedans ? C’est déjà ça, le premier moment où tu essaie de te libérer de toi-même. C’est déjà une bataille en soi.

As-tu le sentiment d’y parvenir ?
J’essaie. C’est la grande quête de ma vie. Me libérer, me chercher, me trouver. Et je pense que c’est surtout pour vraiment apprécier la vie, il faut admettre que c’est une bataille qu’on ne gagnera jamais. Elle va me pousser et me stimuler toute ma vie, et toute ma vie, je me remettrais en question.

Comment envisages-tu la suite de Her ?
Avec Simon, on a toujours mis la musique sur un piédestal en se disant qu’elle allait guider nos décisions. Je me remets beaucoup à écrire à composer, et j’espère que la musique va me montrer un peu le chemin. D’ici là, il faut que je me laisse porter. Mais il se passe déjà tellement de choses. Avec l’album, j’ai déjà 70-80 concerts dans le monde entier d’ici novembre et je vais être occupé.

Tu as écrit sur Facebook dans un statut « Seul on est rien et ensemble on est tout », c’est ta devise ?
Rester humble et rester modeste en se disant qu’on n’est pas capables de tout faire. Pour moi cultiver l’individualisme, c’est vraiment négatif parce que tu ne peux pas tout faire seul. Il faut réussir à s’entourer. C’est une force de savoir s’entourer et de savoir déléguer. C’est même indispensable. Ma vision de la musique, c’est qu’elle est faite pour être jouée avec les autres, pour être partagée avec les autres, c’est du partage, et de la confiance.

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